dimanche 28 avril 2024

Flying Fortress B17-G "The Betty-L" - HK Models 1/32e ... Voici son histoire

Bonjour à tous,


Voila, je démarre officiellement le montage du B17 HK Model au 1/32eme avec ce post.
C'est gros, c'est grand, c'est bien rempli... y a de quoi s'occuper quelques heures mais nous y reviendrons !

D'abord je vous présente  le "Betty-L":
 Pourquoi cet avion là en particulier? Et bien j'aime réaliser des montages qui ont une histoire; cet avion "anonyme" parmis tant d'autres aura payé le prix fort lors d'une des nombreuses missions réalisées par les alliés pendant ces années sombres.
De plus il est tombé à quelques kilometres de mon domicile; seul ; ... les années passant, qui se souvient que 4 jeunes gens ont perdu la vie ici......
Pour que l'on puisse se souvenir, je vais monter cette maquette pour eux et pour tous ceux qui ont combattu pour notre liberté.




Laissez moi vous raconter son histoire:


le B17-G The Betty-L , code 42-102585, de type G-55-BO, est assigné au 381st Bomb Group, 534th Bomb Squadron, et arrive à Ridgewell en Angleterre le 24 Avril 1944.

Au matin du 24 Juin 1944, l'appareil a déjà 10 missions de bombardement derrière lui. Il est sur le point de partir pour sa dernière mission au dessus de l'Europe et plus précisément, au dessus de la France, vers Tours.

Dans le cadre de la mission ce jour là, plusieurs centaines de B17 et B24 vont déferler sur la France sur divers objectifs. Pour l'occasion, plusieurs groupes de bombardement sont formés suivant les missions.

Voici comment sont répartis les appareils:




Le matin, la "force I" décolle.
Tandis que 257 appareils décollent en direction de Bremen, en Allemagne, pour aller déverser 643 tonnes de bombes HE; 53 appareils partent en direction de Wesermunde (en Allemagne également) avec 127 tonnes de bombes

La "force II" dont fait partie le "Betty-L" décolle également au matin. Les 483 appareils, 74 B-17 et 409 B-24 , ont des objectifs variés.

Les B-17 ont pour mission de détruire les ponts suivants :
- Pont de chemin de fer à Saumur (38 B-17 délivrent 90 tonnes de bombes HE)
- Pont de Chemin de fer à la riche Tours  (36 B-17 délivrent 108 tonnes de bombes HE) (l'objectif du Betty-L)

Les B-24:
- Terrain d'aviation à Toussus le Noble
- Terrain d'aviation à Bricy Orléans
- Terrain d'aviation à Chateaudun
- Piste d'atterrissage proche de Essay
- Diverses cibles d'opportunités


Les avions allant sur la Riche empruntent une route directe Sud-Sud Est en partant de Ridgewell.
A une altitude au dessus de la France entre 20 et 23 000 pieds  (7000 mètres d'altitude environ) ; le bombardement sur l’objectif est fait "sous le vent" en direction du Sud.
Il s'effectue depuis la tête du pont jusqu’à son raccord sur l'autre rive.
Sur les 108 tonnes de bombes, le pont reçoit en tout et pour tout 3 coups directs qui détruisent une partie de la structure, coupant les voies...

Voici la route empruntée par les B17:





et voici le pont de la Riche: en vue actuelle , et vue après le bombardement (la feuille a été retournée, pour être mise dans le sens Nord-Sud)






Agrandissez la photo et regardez les points d'impacts, surtout au sud du pont ..  ils ont "tapissé" large...





ce que dit le rapport de mission:
Le décollage:



la route empruntée:



la couverture des chasseurs







Si le groupe de B-17 n'est intercepté par aucun chasseur ennemi pendant sa mission,  ils rencontrent une Flak plutôt clairsemée mais précise sur Tours.
Un seul B-17 est abattu par la Flak,  c'est le "Betty-L".

Touché par un coup direct au niveau du local radio, le moteur n°3 prend feu. Les membres d'équipage évacuent l'avion à 24 000 pieds d'altitude tandis que l'avion se crashe près de Tours, au lieu dit "Le Vaussouvin", à Valleres.





L'équipage est alors de 9 hommes au lieu de 10,  (1 seul servant pour les mitrailleuses "gauche / droite" dans le fuselage arriere )
Pilote :                                    2nd Lt Romasco Victor Roger  : Prisonnier de guerre
co-pilote:                                2nd Lt Kellum  Richard Love     : Mort au combat
Mécanicien/mitrailleur dorsal:       Sgt Giddens  Elbert Forest      : Prisonnier de guerre
Opérateur radio:                        S/Sgt Cosandier Paul G  : Mort au combat
Navigateur:                               F.O Chandler  James Harris     : Prisonnier de guerre
Bombardier/mitrailleur avant:        2nd Lt Stewart Ray L    : Evadé
mitrailleur ventral:                      Sgt Scoggins Grover L      : Mort au combat
Mitrailleur sabord droit et gauche: Sgt Owens Harry E         : Mort au combat
Mitrailleur arriere:                          Sgt Waldow  Ernest Lee  : Prisonnier

Sur les 9 membres d'équipage ; 4 sont morts (3 directement dans l'avion quand il a explosé à 20 000 pieds , 1 en heurtant le sol) , 4 ont été fait prisonniers ; et un seul a pu s'évader, caché par la résistance dans la région de Pont de Ruan;  jusqu’à la libération de la région de Tours en Septembre 1944.

Toutes les infos que j'ai pu obtenir proviennent de:
http://www.americanairmuseum.com/aircraft/1636
http://cgsc.contentdm.oclc.org/cdm/ref/collection/p4013coll8/id/3358
http://francecrashes39-45.net/page_fiche_av.php?id=3374
http://www.381st.org/Photo-Gallery/emodule/773/eitem/898
http://B17-France.org
https://nara-media-001.s3.amazonaws.com/arcmedia/nw/305270/EE-1744.pdf



La description de l'appareil:

L'avion est un B-17 G, aux couleurs du 381st Bomb-Group; c'est à dire couleur Alu
avec la queue et ailerons peints en rouge, ainsi que les bouts des ailes ;  un triangle noir avec un grand L blanc dedans sur la dérive.

le Betty-L est codé A sur la dérive et GD sur le fuselage
avec un Nose-Art assez simple; ce qui m'arrange à vrai dire!



    
Voici les photos des B17 du 381st que j'ai déniché, je partirais de ces photos pour réaliser la patine;
on peut voir qu'ils étaient loin d'être propre; les moteurs pissaient l'huile; les parties métalliques autour des moteurs brunissaient ...





Voila pour le moment pour ce qui est de la présentation du projet; je rajouterais peut être des infos
je reviens vers vous assez vite pour vous poster les premières photos.


A bientôt:)

PS: Merci à mon épouse qui a eu la merveilleuse idée de m'offrir cette boite pour mes 45 ans! :)...



MISE A JOUR DU 20 OCTOBRE 2016

Je suis allé me documenter aux archives départementales de Tours, et ce que j'y ai trouvé va au delà de toutes mes espérances !

Retour dans le passé :

Un jeune étudiant de l’hôpital Bretonneau de Tours a, pendant toute la durée de la guerre, photographié et reporté tout ce qu'il voyait en terme de destruction, fait de guerre etc....

Un véritable témoignage de l'occupation allemande, vu par un civil et composé de plus de 3000 photos, prises en toute discrétion compte tenu des circonstances.

En effet, les prises de vues, interdites par les allemands, auraient mené ce jeune étudiant à la mort, s'il s'était fait prendre. Ces derniers n'auraient pas manqué de le faire passer par les armes pour fait d'espionnage.

Son journal de guerre nous informe, notamment, de ceci :

"On apprend que ce matin, c’est encore le pont de la Motte qui a été visé. 
L’arche qui passe au-dessus de la route de Fondettes est coupée. 
Une bombe serait tombée sur un abri à Saint Cyr, et il y aurait des victimes (allemandes). 
Saint-Cosmes aurait aussi été touché. 
Pas trop de dommages cependant, beaucoup de bombes étaient tombés dans la Loire. 
Un avion a été abattu et est tombé loin vers l’Ouest. 3 aviateurs ont sauté en parachute. 
On dit qu’un 2° avion est tombé (un à Villandry, un à Ballan) ».
 (fonds Chauvin 40J31_cahier_6_028).

Dans les classeurs de photos, voici ce que j'ai découvert :

Regardez le dessin en bas de page qu 'il a fait lui même, et regardez le code... GD!!
Il s'agit du Betty-L
Je le cite: " - le 27 Juin, j'ai rencontré en haut de la Tranchée (une avenue de Tours) et se dirigeant vers le camp d'aviation une remorque allemande emmenant les restes d'une forteresse volante (celle abattue le 24 juin sans doute) (escortée de 6 aviateurs allemands)"



D'autres photos montre la croix qui marque l'emplacement où fut trouvé le corps du Sgt Owens, mitrailleur sabord (1904-1944).





Les photos suivantes montrent la dérive du B17.
Sur la seconde photo, on peut apercevoir le numéro de série du BETTY : 42-102585 codé "A"







Grace aux 2 photos de la dérive, et à Google map, j'ai pu retrouver la maison sur laquelle la dérive s'est écrasée, au lieu dit "Le Vaussouvin" / "Fouchaut" à Vallères.
On peut retrouver sur la photo actuelle, le pignon de la maison reconnaissable, ainsi que le pilier du portillon; la cheminée n'a pas changée hormis un couvre pluie qui a été rajouté.



et pour terminer, voici une photo du pont de la Riche (Pont de la Motte) après passage des bombardements :






Conforté par ces premiers résultats, je poursuis mon travail d'enquête et ne manquerait pas de revenir vers vous dès que j'aurai de nouvelles pièces du puzzle à assembler !!!



MISE A JOUR DU 1ER NOVEMBRE 2016



Comment dire... les recherches entreprises jusqu'ici m’emmènent dans une expérience tellement poignante et émouvante, qui va au delà de tout ce que je pouvais espérer.

Voici les dernières nouvelles :

Si vous avez suivi jusqu'ici, vous savez que j'ai repéré l'emplacement du crash du B17 Betty-L.


Je me suis rendu sur place, une première fois, en reconnaissance il y a une bonne quinzaine de jours. J'y ai fait chou blanc. Si la maison était bien là, il n'y avait personne. J'y ai fait quelques photos de l'extérieur et, comme on jette une bouteille à la mer,  j'ai laissé mes coordonnées dans la boite aux lettres, ne sachant pas si cela allait donner quelque chose.

Samedi dernier, il y a 4 jours donc, mon téléphone sonne. Le propriétaire de la maison a trouvé mon mot..:)
Il me confirme être au courant de l'histoire de cet avion et a des informations à me transmettre.
Rendez-vous est donc pris pour le lendemain, dimanche après midi,  à leur maison.

A peine arrivé, ils m'accueillent, son épouse et lui, avec plaisir.
Je leur explique le pourquoi de ma démarche et de leur côté, ils me racontent ce qu'ils connaissent de l'histoire du Betty-L, m'apprenant par la même occasion qu'ils ont en leur possession, 2 photos de piètre qualité de la maison avec la carcasse.
Ces dernières n'étant pas sur place, je prendrais mon mal en patience, le temps de les recevoir par mail, plus tard.

Et le propriétaire de me dire qu'il connait l’endroit ou est stocké une pièce de l'avion qui a été ramassée après le crash!
Je vous laisse imaginer l'état d'excitation dans lequel je suis quand il me dit ça !

Il m’emmène donc chez la personne qui détient cette pièce, pas très loin de chez lui... mais une fois encore.... chou blanc ! Personne à la maison.
Après quelques recherches sur le net, je trouve le numéro de téléphone correspondant à cette nouvelle adresse,  et je fais sonner, sait-on jamais... en vain !

Le propriétaire de la maison de me préciser que la personne était âgée et qu'il avait vu cette pièce il y a déjà quelques années... Je comprends qu'il me prépare à une éventuelle déception.

Je les remercie de m'avoir reçu, de leur gentillesse et je prends congés.
Bien décidé à revenir toutefois, pour savoir si la pièce de l'appareil est toujours là, si quelque chose est identifiable.... Cela peut être n'importe quoi après tout et tout ce que je sais c'est qu'elle fait en gros 1 m x 1 m en dimension.

Je leur laisse mon mail et ils me promettent de m'envoyer les 2 photos.

De retour à la maison,  quelques heures plus tard, le téléphone sonne.
Une dame au téléphone :
" - Bonjour; vous avez essayé de nous joindre aujourd’hui ?
- Heuuu... Ouiii! Effectivement ! Je suis passé devant chez vous avec M Da.... Je crois savoir que vous possédez une pièce d'un avion tombé en 1944, et je voulais savoir si vous l'aviez toujours ?
- Oui, oui, mon mari l'a conservée, elle est dans une cave."

Le cœur battant la chamade, je lui explique le pourquoi de ma visite, et nous convenons de nous voir ce matin.
C'est en attendant d'y aller.. que les surprises s'enchainent avec la réception du mail avec les deux photos promises :




et pour vous situer, cette photo de la maison, aujourd'hui, prise du "même angle":




Voici la seconde:




Ce que l'on constate, c'est qu'il ne s'agit pas UNIQUEMENT de la dérive qui s'est plantée dans le jardin... mais bien quasi tout l’arrière du fuselage depuis le poste Navigateur !!!
Sur la 2nde photo, on peut deviner le numéro de série du B17, on voit le 2 et le 5 du 2-10[b]25[/b]85 et on voit également que la partie antérieure de la dérive est déchirée, penchant sur la gauche.
On peut également voir, sur la 1ere photo, un impact de l'obus de la Flak au niveau de l'étoile.
Je rappelle qu'il a été touché au niveau du poste Nav, et que le moteur n°3 (celui directement à droite du fuselage) a reçu des débris et est en feu.


Bien.... mais voila... ce n'est pas fini!!....:) :)

Il est l'heure de me rendre à mon rendez-vous avec les personnes qui sont en possession d'une pièce de l'appareil. J'y rencontre un monsieur de 92 ans, toujours alerte et à la mémoire infaillible!
Il m'accueille.....et voila ce qu'il  me montre :



Il s'agit du support de la dynamo de l IFF ...  ( SCR.515 ), ce que je trouve étonnant, parce que ce support est au dessus du co pilot en haut à droite.


Pour le reste.... des détails:)





Je pense que vous avez déjà reconnu la pièce ?! Il s'agit d'une partie du toit du cockpit, rien que ça !!!...
C'est exceptionnel et....  je suis sur "le cul"!

Déjà, première constatation : c'est léger !
C'est même très léger pour une pièce qui fait 1 mètre x 1 mètre environ pour un poids entre 5 et 7 kilos, grand maximum !
Et puis c'est fin... comme du papier à cigarettes !!
Dès lors, je me rends mieux compte de ce que pouvait donner une rafale de 20mm de Fw190 dans un fuselage...!!! Incroyable!

Deuxième constatation : le vert de l'intérieur est un "vert Bronze"
Pas de bol !  La couleur que j'ai utilisé n'est pas la bonne et j'ai collé le tout hier...

Troisième constatation : le tissu est encore présent et en parfait état malgré le temps passé !

Quatrième constatation : on ne le voit pas bien sur la photo, mais le plexiglas encore présent dans les montant, est "fumé". Est-ce lié au vieillissement de la pièce ou est-ce d'origine ?

Après avoir pris les photos, mes hôtes m'offrent un café et ce monsieur me raconte ....

Je l'ai enregistré, je vous retranscris les informations :

Il a 19 ans en ce début de matinée du 24 juin 1944. Il est dehors, profitant du beau temps, quand il voit passer au dessus de sa tête le B17... avec un moteur en feu.
Il voit l'avion exploser dans les airs.... à environ 3000/4000 mètres d'altitude et se souvient du bruit : les moteurs qui tournaient plein pot faisait un barouf du diable.

Il compte alors 5 parachutes dans les airs... et voit les toiles blanches s'éloigner au gré des vents.

Les éléments du B17 se dispersent un peu partout aux alentours de Vallères,  les plus gros morceaux tombant sur la maison de Vaussouvin. Une aile complète avec ses 2 moteurs sera retrouvée près de la route de la gare de Vallères, et diverses pièces seront retrouvées dans les champs.

Sur les 5 parachutes, 4 membres d'équipage se font cueillir quand ils atterrissent.
Pas de bol, une colonne allemande passait à ce moment là ! Un seul s'échappe, courant se planquer dans les bois où il sera récupéré par un résistant, policier à la ville de Tours.

Les 4 autres membres d'équipage, quant à eux,  meurent soit dans l'appareil, soit en chutant.

Un homme est récupéré au sol (je n'ai pas pu savoir s'il s'agissait du Sgt Owens?) avec les sangles de son parachute sectionnées.
Il a vraisemblablement eu le temps de sauter et d'actionner son parachute avant qu'un débris de l'avion qui explose en vol, ne coupe les sangles, provoquant sa chute  sur plusieurs milliers de mètres et sa fin, inéluctable.

Ce n'est que 4 ou 5 jours plus tard, que le corps du co-pilot Kellum est retrouvé par les habitants dans un champs. Une messe a été donnée puis il a été enterré dans le cimetière de Vallères.
La mairie a produit ce document quand les allemands ont récupéré les affaires de Kellum. (Normalement, il doit me retrouver des photos de la messe et du cimetière :) )


Un troisième homme est retrouvé dans la carlingue dans le jardin là où est tombé la queue de l'appareil. Un quatrième, dans un autre champs.

Notre jeune homme, à l'époque, récupère alors la pièce que vous avez vu ci dessus mais également un poste Radio, quelques bouts de tuyau et un casque. Malheureusement, il ne lui reste plus aujourd'hui que la pièce du B17, le reste ayant été donné au fil du temps.

Il me raconte également qu'en explosant, 2 bombes sont tombées du B17. Une que son grand-père a vu exploser dans son champs et une autre qui n'a pas explosé... confirmant que le Betty-L n'a pas délivré ses bombes au dessus du pont de la Riche et qu'il a été touché avant.

Voila pour ce qui est du côté historique.. qui mine de rien, ne s'est pas mal étoffé,  non? :)
Prochaine étape ?
J’espère retrouver les descendants ou qui sait un survivant, aux US, pour lui faire un état de mes recherches....:)

Bonne soirée à vous

MISE A JOUR DU 7 JANVIER 2016

Bonjour à vous qui me suivez.

Plusieurs infos à vous communiquer, mes recherches continuent.

Tout d'abord j'ai trouvé cette photo ci dessous ou apparait le Pilote du B17, le 2nd Lieutenant Romasco Victor.
C'est le second en partant de la gauche.


voici un zoom de la photo


 et au dos de la photo:


j'ai trouvé quelques infos également sur sa vie:

Né en 1917, En 1940 il a 23 ans, il est comptable.... il vient de Uxbridge dans le Massachussets,
Fils de Mary Romasco veuve alors, il est fils d'immigré italien, sa mere est naturalisée
Il a plusieurs freres,  John le grand frere (mort en 1994) et Mario, le plus jeune (mort en 2009)
Apres la guerre et sa libération il se marie à une jeune fille nommée Muriel , née en 1920

Il décede en septembre 1969, sa femme décédera en 2003.


J'ai également étoffé mes trouvailles auprès de mes "témoins"

voici un des casques de l'équipage , il a été ramassé dans un champ; il est tres bon état une fissure sur un côté seulement. vous pouvez voir sur la photo ou il y a le Pilote plus haut, tout à droite, un pilote en tient un dans la main.





Mon second témoin m'a également montré un bout de toile; cette toile a été découpée sur la queue de l'avion; si l'avion en lui même était tout en aluminium; certaines parties, notamment les volets, la dérive, étaient en structure métallique recouverte de toile peinte en gris/aluminium.



Ce bout de toile vient de la dérive; vous pouvez voir le morceau manquant sur la dérive ci dessous.



D'ailleurs en parlant de dérive; j'ai pu avoir accès à d'autres photos nouvelles de la dérive, ces photos ont été prises par Odette Mareuil , jeune demoiselle à l'époque...
Dans mes mains des photos originales prises il y a 73 ans...
les voici, ou l'on voit le poste mitrailleur de queue, une 12.7 est encore présente, on la voit trainant au sol.


sur la photo ci dessous, on devine le numéro de série de l'avion sur la dérive "102585", il manque le "1"  sur une partie qui s'est affaissée de l'autre côté de l'avion lors du crash.
le triangle Noir avec le "L" blanc caractéristique du 381st Bomb Group est présent


Une des ailes du B17 est tombée au bord de la route de Fouchault à Valleres,
on voit le dessus de l'aile,  les supports des moteurs N°2 et 4 sont visibles, le 2 est à gauche, le 4 est le plus proche du fuselage.





 Ensuite, voici également une cartouche de 12.7mm, vous pouvez voir la pointe de la balle "métal" qui signifie qu'il s'agit d'une incendiaire.... la balle est encore pleine...
ramassée dans un champ les jours qui ont suivi le crash.



 et puis voici une soupape d'un des moteurs du B17 récupérée également sur les lieux ou sont tombés les moteurs ... voyez la taille de la soupape




 J'ai encore plein d'informations à vous transmettre, la position de chaque membre d'équipage au sol ; d'autres photos , d'autres informations sur l'équipage;
soyez patient. Je devrais pouvoir vous les montrer prochainement; quand mon témoin pourra me les transmettre.

merci à vous de me suivre.
Rendez vous à la prochaine MAJ.

MISE A JOUR DU 20 MARS 2017

Encore une mise à jour avec plein d'infos à vous donner

Bien, je mets à jour plusieurs infos
contrairement à ce que je pensais, le Betty-L n'a pas la dérive rouge ne le bout des ailes rouges.
les codes étaient noirs comme sur la photo ci dessous.
En effet, les dérives peintes en rouge ne l'ont été qu'a partir de Juillet 44, quelques semaines apres le crash du betty.
Pour résumer; du début de la guerre jusqu'en février 1944 , tous les B17 du 381st BG étaient peint en Olive Drab et Neutral Grey en intrados; à compter de février ils commencent à recevoir des B17 couleur métal naturel; mais conservent les codes en noir jusqu'en juillet 1944.




Voici également quelques photos que j'ai pu récupéré des membres d'équipages.

Voici le Lieutenant Ray Stewart, Bombardier; qui a pu échapper aux allemands après son évacuation du B17.







Voici maintenant James Chandler;  Navigateur, prisonnier de guerre.





et voici Robert Kellum, copilote du Betty, qu'on a retrouvé que quelques jours apres le crash.
Apres avoir sauté du Betty, il a déployé son parachute; malheureusement; lors de l'explosion de l'avion; un morceau de métal est venu sectionner les sangles; il s'est écraser dans un champ non loin de Valleres.







Ci dessous une photo de son enterrement, Son corps a été veillé pendant 96 heures par des patriotes apres que son corps ai été découvert dans un champ de pommier par M Roger Cornilleau.
L'enterrement a lieu , il se dégage l'odeur cadavérique du cercueil installé sur un chariot à bras que tirent les cantonniers. Le maire Jules Gallais est suivi d'une foule nombreuse et silencieuse venant de Valleres et des communes alentours.
Le cortege se dirigeant vers le cimetiere est coupé par le passage d'un camion allemand; les soldats de la Wehrmacht se contentent de surveiller les obseques; peut être que dans la population se cache un aviateur rescapé? Stewart?....
Au cimetiere le corps de Kellum est inhumé à gauche à l'entrée aupres d'un cypres. son casque est posé sur la croix de sa tombe.
le maire prononcent ces quelques mots: "Je n'ai rien à dire, car il ne faut rien dire... quoi dire...."
(source:M Rideau à Druyes.)





Voici également les témoignages des membres d'équipages d'un B17 qui volait avec le Betty.


Traduction:
2nd lieutenant  Harry A Smith, co pilote du 42-32049

Nous volions en 3eme position derrière le leader du groupe "haut". Juste au moment ou nous volions au dessus de la cible, le B17 en tête 42-102585 a reçu un coup direct provenant de la Flak dans le compartiment Radio, soufflant le toit et les deux côtés du compartiment. A peu pres 2 secondes après avoir été touché, il a laché 3 bombes,  et le groupe entier les a lâché également.
Le B17 est sorti de la formation mais resta sous controle. J'ai vu 4 hommes sortir de l'avion, apparemment par la soute à bombes ou sorties de secours. L'avion a fait un lent virage à droite et a disparu de ma vision.


Traduction:
2nd Lieutenant  William F Skoglund, pilote du 42-32049

Nous volions en 3eme position , groupe de tête, Groupe haut le 24 juin 1944. Nous  avions fait un virage à 360 degrés pour commencer le bombardement, quand notre leader , le B17G 42-102585 a reçu un coup direct dans le compartiment radio soufflant les 2 côtés du fuselage. Notre mitrailleur de queue a vu des morceaux de l'opérateur radio tombant de l'avion, ainsi que 4 parachutes, 2 d'entre eux se sont ouvert. L'avion vola droit devant et de niveau encore quelques secondes et a entamé un virage à droit et est sorti de ma vision.


Traduction:
2nd Lieutenant Edwin W Switzer, Navigateur sur le 42-31049

Nous volions sur la gauche de notre leader et faisions notre "bomb run" quand j'ai vu une explosion dans le compartiment radio de notre avion leader. Le haut et les 2 côtés ont été soufflés. L'avion a commencé à sortir de la formation mais est resté sous contrôle pendant 2 minutes environ. Pendant ce temps j'ai vu 4 hommes sauter de l'avion. Le moteur numéro 3 fumait. Je n'ai pas vu de feu jusqu’à ce que l'avion touche le sol.



Voici le B17 dans lequel volait l'équipage qui a fait ces témoignages.




Bonne journée et rendez vous à la prochaine MAJ

MAJ du 28 Avril 2024

Je viens ici compléter cet article sur les recherches que j'avais menées.

je poste ici ce que je n'avais pas trouvé encore comme informations,  ou des infos qui m'ont été envoyés par la suite.

je pose cela " en vrac" pour compléter.

voici d'abord une photo du Turbocharger du B-17 qui a été retrouvée en 1998, suite à des "fouilles" avec un détecteur de métaux sur le site du crash.  On peut identifier le turbochargeur par sa forme.

 
 

Voici également deux profils qui m'ont été envoyés et que je vous partage:



Voici ici le livret militaire de Harry E Owens( Waist Gunner) , tué dans l'appareil au moment de l'explosion de l'obus de Flak dans le local radio.

Engagé en Novembre 1942, il avait 36 ans au moment de son décès. Un age "canonique" au regard de la moyenne des engagés à l'époque. 

On y apprend qu'il vivait dans le Missouri à Clifton Hill, un petit village situé entre Kansas City et Saint Louis.


Voici une photo de lui avec son épouse,




Un article de presse annonçant son décès


Voici sa tombe à Lincoln.





Comparativement regardez la jeunesse de Groover Scoggins ou Paul Cosandier:


Paul Cosandier:

et Groover Scoggins (photo colorisée)

 
 


 
 
 
L'article de presse annonçant le décès de Paul Cosandier
 

 
 
 
Voici leurs tombes au cimetière de Colleville sur Mer en Normandie



Voici quelques photos maintenant de Victor Romasco le pilote du Betty-L. Les photos sont colorisées par mes soins grâce à une application.




 
 
Voici James Chandler , le Flight Officer du bord, le navigateur.  Il a été prisonnier au Stalag Luft III, camp de prisonnier pour les aviateurs que vous pouvez "découvrir"  dans la série de Steven Spielberg "Masters of the Air"
photo colorisée par mes soins. 



Ci dessous l'article de presse de l'annonce du "Missing in action" suite au crash du bombardier.
James avait déja fait un "tour d'opération" de 25 missions; il avait rempilé.
On y apprend qu'il avait deux freres dans l'armée, dont un à bord d'un B-24 Libérator en temps que Bombardier et finissait son tour de 30 missions.
Au début de la guerre, les aviateurs ayant fait 25 missions pouvait rentrer chez eux, mais en cours de conflit, ce nombre de 25 est passé à 30, ce qui laissait encore moins de chance aux équipages de s'en sortir indemne...

voici la traduction:

 
Ci dessous , le carnet de Vol de James Chandler; avec le récapitulatif de toutes les missions qu'il a effectué; la première date du 25 avril 1944 au dessus de Metz en France. 
On peut voir qu'il a participé à la mission du D-Day au dessus des cotes francaises.
 
On peut également voir que le rythme des missions était très soutenu!!  26 missions en 2 mois, c'est quasi un vol tous les deux jours en moyenne!!  On imagine aisément la pression, la peur et le mental qu'il fallait pour ne pas craquer !


et ici , de la main de James Chandler, le récit du moment du crash du Betty-L

la traduction ci dessous:


Tot le matin du 24 juin 1944, le B-17 « Betty-L » décolla de sa base en Angleterre menant le groupe « haut » pour une mission au dessus de Tours en France.

Tout allait bien, jusqu’à environ 8h40 quand nous avons reçu un coup direct dans la soute à bombe et sans le local radio, tuant l homme de la « Ball Turret » (Groover scoggins), le « waist Gunner » (Harry Owens) et le « radio operator » (Paul Cosandier), coupant les câbles de controle de l’avion et rendant les interphones inopérant. 

Le moteur numéro 3 était en feu et brulait l’aile, le réservoir d’aile également brulait.

Le Pilot (Victor Romasco) est venu à travers l’appareil nous donnant l’ordre de quitter l’appareil.


et maintenant, ci dessous voici le Rapport d'évasion de Ray Stewart, le seul qui a réussi à s échapper ; a été "planqué" par la population et la résistance de Touraine.

pour vous rappeler, voici son portrait:


















ci dessous, tiré du carnet "intime" de Ray Stewart écrit par lui même en 1995, voici une traduction de son Tour dans l'ETO (European Theatre Opération). vous retrouverez des similitudes avec la série "Masters of the air"...


REJOINDRE l’ANGLETERRE

Tout a commencé après que tout le monde ait été formé à faire son job à bord d’un B17.

Il fallait 10 hommes pour former un équipage de B17.

Notre équipage a reçu un nouveau B17 pour rejoindre l’Europe. Nous sommes parti de Gran Island (Nebraska ) en Février 1944. Nous avons volé jusque Presquile (Maine) et nous avons redécollé pour Preswick en Ecosse.

Le temps était très mauvais pendant la traversée de l’atlantique, nous avons finalement atteint l’ Islande ; plusieurs des B17 dont le nôtre étaient à court de carburant.

Le terrain d’aviation en Islande était un coup dégagé, un coup balayé par des bourrasques de vent et de neige. Nous avons eu à nous poser avant que nous ne tombions en panne d’essence ; mais malheureusement plusieurs avions n’ont pas pu se poser à temps et se sont abimés en mer. On n’a jamais su si les équipages s’en étaient sorti.

Reparti de l’Islande, le prochain arrêt était l’Écosse, toutefois quand on est reparti c’était la tempête, et elle était suffisamment forte pour que tous les terrains en Écosse soient fermés ; excepté un seul au nord proche de la mer du Nord.

Nous avons pu atterrir malgré un vent de plus de 100 miles à l’heure (160 km/h) ; il était si fort, qu’on a dû couper complétement la puissance des moteurs pour pouvoir se poser !

On a dû attendre quelques jours et que ça s’éclaircisse pour pouvoir redécoller et enfin rejoindre Preswick en Écosse, notre destination initiale.

Nous avons laissé le B17 là-bas, et nous avons pris le train pour l’Angleterre, où nous avons été assigné au 381 st BG, 534 th BS, basé à Ridgewell à l’est de Londres.

 

1ERE MISSION

Notre première mission fut le 19 avril 1944, direction Eschwege en Allemagne, nous allions bombarder une usine Messerschmit.  Lors de la mission, visiblement ils n’ont pas aimé qu’on les bombarde ; on a eu à faire à 3 Me 109 directement sous notre nez. C’était un appareil très efficace, les allemands l’avait beaucoup amélioré ; les 109 avaient des canons de 20 mm et des 7.7 mm ; et ce jour ils ont été très efficace.

Ils ont réussi à descendre les 2 B17 situé de part et d’autre du notre, et nous ont salement touché !

Dans le nez d’un B17 il y a 5 personnes (2 pilotes, le bombardier, le navigateur et l’ingénieur), et j’ai été le seul à ne pas obtenir la « purple heart » ce jour-là !(nb: sous entendu à ne pas être blessé)

Nous avons été touchés par un tir de 20mm, une balle est venue se loger à quelques centimètres de ma tête dans la cloison derrière moi ! Notre navigateur Art Murry se tenait derrière et a été arrosé de shrapnell sur tout son côté gauche ; nous avons pris pas mal de tirs de 7.7mm ;

Notre ingénieur Jerry Goodwin, lui a été tué dans la tourelle dorsale, il a pris une balle dans la tête.

Le pilote et le copilote ont pris du shrapnell mais pas aussi sérieusement que Art Murry. Quand je me suis retourné pour l’aider, son sang giclait de son cou, sa carotide était sectionnée , et le sang giclait a rythme régulier. Son bras saignait également en plusieurs endroits  et son masque a oxygène était arraché.

Après avoir pris soin de Art comme j’ai pu, j’ai rampé en arrière pour voir si je pouvais aider Jerry, mais il était trop tard. Art et moi avons partagé le même masque à Oxygène le temps du retour.

Nous avons pu regagner l’Angleterre malgré tout et nous avons atterri sur le 1er terrain que nous avons trouvé ! Art était en mauvais état et a été emmené directement à l’hôpital. Un avion de la base est alors venu nous chercher pour nous ramener à Ridgewell.

 

CRASH EN MER

La fois suivante ou nous avons ruiné un autre B17, c’était le jour suivant le D Day, le 7Juin ;

La veille, le 6 juin, une mission très facile, nous avions bombardé la plage devant les troupes canadiennes à Juno Beach.

Le 7 , on est allé bombardé un terrain d’aviation sur la péninsule de Cherbourg, il n’y avait pas beaucoup de Flak, mais elle  était précise !! Ils ont réussi à mettre HS deux de nos moteurs. Si le B17 peut voler avec un moteur en moins ; avec 2 c’est impossible.

Donc nous avons perdu progressivement de l’altitude et de la vitesse alors que les autres B17 s’éloignaient en direction de l’Angleterre.

C’était en soirée, et nous avons du amerrir dans la « manche » ; il faisait encore jour ; mais la mer était démontée ! la houle était formée, de 20 à 25 pieds (6 à 7 mètres de creux) ; mais MARTY nous a fait un parfait amerrissage. Il faut savoir que le B17 dispose de 5 radeaux de survie dans le poste radio sous la coque alu ; on tire sur la corde et se gonflent tout seul.

Tout le monde a pu sortir de l’avion, et nous sommes montés dans 2 radeaux de survie avant que le B17 plonge le nez dans l’eau et coule par l’avant.

On accrocha les radeaux ensemble pour éviter d’être séparé ; à ce moment là il devait être 21 heures ; et la nuit tombait. Après 30 min environ ; un spitfire est apparu et a fait des cercles autour de nous, et a largué une balise.

On devait être à environ 50 miles de la cote anglaise et 14 miles de la cote française, aux environs des iles de Jersey et Guernesey ; le problème c’est qu’on ne savait pas laquelle était occupé par les allemands.

Aux environs de 23 heures, un avion anglais assez gros nous a largué un bateau en bois avec un moteur, ils les ont largué par parachute ; on les a récupéré, on a monté le moteur et on est rentré comme ça.

Pendant tout ce temps-là, on a toujours eu un Spit au dessus de nous pour nous couvrir et pour nous larguer des balises pour nous repérer.

Aux environs de minuit nous avons été récupéré par le navire de sauvetage anglais ; ils (les anglais) avaient une grande expérience dans ce genre de choses et faisaient du bon boulot !

 Après le jour J, nous avions commencé à porter nos Colt 45 pendant les missions à utiliser au cas où nous serions abattus au dessus des terres occupées.

J'ai échangé le mien à un membre de l'équipage du bateau qui nous avait ramené  contre un gros pull blanc à col roulé,je n'ai jamais pu le porter, quelques semaines plus tard, j'ai été abattu en France

nous n'avons pas été envoyé en mission pendant 10 jours après l'amerrissage.

Quand nous avons été abbatu c'était le 3eme vol apres avoir fait cet amérissage. 

A ce moment de la guerre, les Allemands du sud de la France commençaient à s'inquiéter du retour en Allemagne avant que Patton ne leur coupe la retraite. 

L'Armée de l'Air concentrait les bombardements pour rendre leurs déplacements plus difficiles. Notre mission consistait à bombarder la rivière Loire à Tours, en France.

 

25EME MISSION

  Il y avait trois groupes de douze B-17 chacun dans cette mission. Nous étions en tête du deuxième groupe et avons reçu une explosion directe de la flak dans la 'radio room' qui se trouvait au centre de l'avion, à droite derrière les soutes à bombes. 

La flak était très précise et je pouvais voir cela à travers le Norden, quand je visais. Un obus a éclaté juste en dessous de nous à droite !

Après que les bombes aient été larguées, j'ai regardé autour de moi et j'ai vu que la trappe était ouverte et que le navigateur était déjà parti. C'était déja plus que je pouvais supporter ! alors je suis sorti. J'étais le dernier à sortir vivant, j'ai attendu aussi longtemps que possible pour tirer sur la corde de lancement de mon parachute , on nous a appris que plus vous étiez près du sol lorsque vous tirez sur le cordon, moins les Allemands ont de temps pour arriver là où vous atterrissez et vous attrapez. 

C'était vrai, j'étais le dernier à sortir de l'avion avant qu il n'explose. 

Trois autres sont sortis mais ils étaient quand même beaucoup plus haut placés que moi dans les airs. Ils furent tous récupérés par les Allemands dès qu'ils sont arrivés au sol.

Nous étions à 25 000 pieds lorsque nous avons sauté et je pense que j'étais à environ 10 000 pieds lorsque mon parachute s'est ouvert.

 Juste avant de toucher le sol, il y avait quelques petits arbres sur mon chemin et je les ai touchés , ils m'ont fait dévié et je suis tombé de travers au sol.  Mon genou a été atteint.

J'ai commencé à me lever et ça a cédé sous moi, presque aussitot un agriculteur français plus âgé et un jeune homme m'ont soigné et m'ont aidé à monter à la ferme.

 Il m'a donné un verre de cognac et m'a fait sortir de la ferme et m'a planqué dans un bois. *

Ils m'ont apporté des repas et j'ai dormi dehors dans les bois le premier jour. Ils ont pris soin de garder mon parachute et ils étaient en contact avec le chef de la Résistance. Il vivait dans un château pas très loin et ils m'ont emmené là-bas, j'ai dormi dans la maison des enfants la nuit et je suis resté dehors dans les bois pendant la journée. 

Environ une semaine plus tard des dispositions ont été prises pour que j'aille m'installer dans une petite ville appelé Pont de Ruan Dans un café appelé Hôtel de Grande Bretagne (sic!!)  La femme qui dirigeait s'appelait Madame Bourne. son mari s'appelait Paulo et leur fille Jeanne, qui avait environ 11 ans.

J 'ai échangé ma chemise et mon pantalon contre des vêtements classiques, mais j'avais toujours mes chaussures militaires. quand nous sommes arrivés au café, j'étais à une table avec d'autres clients, dont des soldats allemands. !!!

 Madame Bourne avait appelé son amie pour me surveiller. Madame Grenez avait appris l'anglais lors de la premiere guerre mondiale.

Ils avaient peur que je sois une "taupe" allemande, et Mme Grenez m'a emmené dans la cuisine pour leur expliquer.

Elle n'avait pas utilisé son anglais depuis 25 ans, et cela a pris beaucoup de temps pour que l'on se comprenne. A un moment elle a eu une grosse frayeur car mon "Oui" anglais était presque un "oui allemand" ... Yeah s'est transformé en "Ya"....(nb: Oui en allemand: Ja)  

Finalement nous sommes compris et à mesure que le temps passait, je me sentais bien ici. la cuisine était bonne. Et comme c'était la campagne, il y avait beaucoup à manger.

 La niut nous écoutions la BBC pour savoir comment la guerre avançait, les allies étaient enlisés et n'avancaient pas tres vite. Le bocage normand les ralentissaient.


Au sud de Pont de Ruan il y avait un gros camp allemand, et les officiers avaient l'habitude de venir au cafe régulierement. ils conduisaient une Lincoln Zephyr décapotable. Ils se garaient sous ma fenetre de chambre.

De temps en temps les allemands faisaient des fouilles de toutes les maisons de la commune,  si c'était le cas, je pouvais m'échapper et me mettre à l'abri dans une "grotte" (nb: grotte troglodytique dans le tuffeau, courant dans la touraine).  La grotte pourrait m'abriter et une fois la fouille terminée; on pourrait me ramener.

Tous les soirs une sentinelle allemande faisait une patrouille dans la commune,  quand il passait devant le café on pouvait entendre ses bottes.

Le diner, le soir était tout à fait joyeux, les français adore manger et parler et ont un grand sens de l'humour.

l'US AIr Force nous avait dit de ne pas boite d'eau en France car elle ne serait pas bonne!!  Nous prenions alors du vin ou du café à chaque repas!

En aout, le chef de la résistance a voulu que je fasse une mission avec eux;  je suis alors retourné au chateau ou j'ai dormi dans la chambre des enfants.

Nous avons pris une petite voiture italienne , armé de mitraillettes  pour aller récupérer des colis livrés par parachute des anglais. Armes, cigarettes etc... Nous devions rouler tout feux éteints et c'était passionnant!

Un soir, nous descendions une route étroite pour nous rassembler  pour traverser un petit pont, nous sommes mis à couvert quand un char allemand qui prenait toute la route a surgis! heureusement il ne nous a pas vu.

un jour, nous avions une camionnette et nous descendions la route , deux à l'avant et deux à l'arriere, armé des mitrailleuses . Le toit était recouvert d'une housse en toile mais l'arrière était ouvert. J'étais assis le plus près de l'arrière où je pouvais voir et tout d'un coup je vois des soldats armés sur les deux côtés de la route et il y avait beaucoup de soldats, de tanks et de camions garés là! 

Ils nous ont regardé fixement mais ne nous ont pas arrêtés ! c'était l'heure du déjeuner, et ils mangeaient! Nous avons traversé la colonne comme ça! .

En haut de la colline j'ai bu un verre de vin!!   c'est alors que deux P-51 ont surgis et ont mitraillés la colonne allemande. ils ont fait plusieurs passes et sont repartis.

 Un autre soir, nous sommes allé abattre des poteaux téléphoniques et sectionner les câbles pour couper les communications allemandes; quelques jours apres, les allemands les avaient remis.

Comme les alliés avançaient un jeune garçon m'a transmis un message pour me dire qu'il fallait que je revienne chez Mme Bourne car les allemands s'agitaient et il y avait beaucoup de passage; cela devenait trop dangereux!

Toutes les nuits, les allemands passaient dans la commune , les chars et les soldats étaient sous ma fenetre. une nuit, un tank allemand s'était arrêté sous mes fenêtres, moteur allumé, il m'a empeché de dormir une bonne partie de la nuit !

 Je criais fort en moi, je voulais hurler pour qu'ils me laissent tranquilles mais je ne suis pas fou je en l'ai pas fait.

En août, l'armée du général Patton a finalement réussi à prendre le dessus. et a percée  jusqu'a Tours

je me suis rendu avec les français à Tours pour aller au quartier général américain.

j'ai pris congés de mes hôtes, des gens adorable qui avaient risqués leurs vies pour moi.

j'ai eu un peu de mal à rentrer en Angleterre, à chaque fois que je voulais prendre un avion, on me disait qu'il me fallait des ordres!!.. 

Apres 4 ou 5 fois comme ça je suis allé voir un major et je lui ai dit que si il me dégottait pas un avion je restais en France !!  Et j'ai réussi à repartir comme ça!

Ce fut la fin de ma 25eme mission...


Mes amis français et moi avons gardé contact après que la guerre fut finie; c'était il y a 50 ans!

Quelle chance j'ai eu!


 ------------------------------------------------------


Voila pour cette mise à jour. j'espere vous retranscrire d'autres infos plus tard.